Est-ce l’influence des publicités du type Herta où un enfant s’amuse à
mettre, dans une rivière délicieusement translucide, un petit bateau fabriqué
par ses blanches mains, ou encore la belle époque où vous-même jouiez avec
trois fois rien dans le jardin (en créant notamment un somptueux hôpital pour
insectes – dans lequel le taux de mortalité était incroyablement haut : des
suicides probablement), vous avez toujours pensé que les enfants avaient un
lien privilégié avec Mère Nature qui les rendaient écologiques.
Que nenni.
Soit vous avez les seuls enfants de la planète qui donneraient des
ulcères à Nicolas Hulot, soit il faut se rendre à l’évidence que la terre a
quelques soucis à se faire.
Il faut en effet reconnaître que depuis que vos chers bébés sont entrés
dans votre existence, votre fibre vaguement écologique en a pris pour son
grade. Vous n’auriez jamais pu, par exemple, vous passer de couches culottes
jetables pour les popotins de vos chérubins. Bon, là ce n’est pas vraiment de
la responsabilité de vos amours qui n’auraient probablement pas bronché si vous
leur aviez mis des couches lavables, mais de la vôtre. Mea Culpa, votre respect
de la nature semble avoir perdu de sa conviction à l’essuyage de petits
derrières dix fois par jour (pendant l’ère bénie des 7 Pampers quotidiens pour
Petite Bébée, bébé et 3 pour Grand Bébé, moins bébé). Personne n’est parfait.
Mais quand vous parliez à l’esprit incivique (inplanètique ?) de la chair
de votre chair vous pensiez essentiellement à ce qui est arrivé après cette
période idyllique aux sept mille couches culottes jetées, soit :
- le gaspillage de papier de toilette. Grand Bébé apprécie par exemple de mettre du papier SUR ce qu’il vient de faire (un brin écologiste tout de même, il se limitait même à cette opération, mais vous l’avez persuadé d’en utiliser aussi un peu pour essuyer son arrière-train) et avec Petite Bébée de soeur, ils adorent dévider des rouleaux entier dans la cuvette. C’est très rigolo semble-t-il, vous-même n’avez jamais trouvé cela drôle. À croire que vous n’avez aucun sens de l’humour.
- la lumière qu’ils raffolent d’allumer et éteindre en boucle. Pour vérifier la viabilité de vos nerfs probablement. Vous songez sérieusement à vous éclairer aux chandelles. Quoiqu’il ne soit pas sûr que le problème ne perdure pas ainsi puisque vos petits lutins sont enchantés chaque fois qu’ils éteignent les bougies d’un gâteau d’anniversaire (que ce soit le leur ou celui d’un autre, ils ne sont pas regardants).
- l’eau qu’ils affectionnent de faire couler et gicler autour d’eux. Ils en mettent où ils peuvent, c’est-à-dire partout jusqu’à ce que vous les surpreniez. La planète ainsi que vous-et-votre-serpillère, aimeriez bien que cela cesse. Rapidement.
- les objets qu’ils ne recyclent pas. A ce jour vous ne comptez plus le nombre de petites cuillères ou de jouets qui sont passés subrepticement à la poubelle. Sans oublier ceux, que vous cherchez encore car vous n’avez pas pris vos petits éboueurs en herbe sur le fait et votre éternel optimisme vous fait espérer que vous allez encore les récupérer (vous avez ainsi retrouvé un DVD de la bibliothèque parmi vos livres de cuisine ( ???) après six mois de vaines recherches). Heureusement, contrairement à ce qui est arrivé à l’une de vos amies, aucun de vos bébés n’a eu (encore ?) la fabuleuse idée de mettre votre téléphone portable avec les ordures ménagères.
Alors, planète, heureuse ?
(extrait de mon ancien blog)
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